Le don d’organes et l’appli du donneur d’organes

Chaque année en France,Médecin - don d'organes près de 6000 organes sont greffés, et plus de 54000 personnes sont aujourd’hui porteuses d’une greffe fonctionnelle, soit autant de vies sauvées par la générosité de donneurs. Néanmoins si le nombre de prélèvements et de greffes augmente chaque année, il est encore loin de répondre à la demande des patients inscrits sur la liste nationale d’attente. L’année dernière par exemple, plus de 400 personnes sont décédées faute de recevoir le greffon dont elles avaient besoin. Bien que le don d’organes ait été déclaré Grande cause nationale en 2009 par le Premier Ministre, il reste fort à faire en matière d’information et de sensibilisation pour faire progresser le nombre de consentements et sauver plus de vies.

Don d’organes : que dit la loi ?

La loi française est régie par les lois de bioéthique qui fixent trois principes clés :
  • Le principe du « consentement présumé » : cela signifie qu’il n’existe pas de registre des donneurs potentiels et qu’au nom de la solidarité nationale, tous les Français sont considérés comme des donneurs présumés d’organes et de tissus, à moins d’avoir exprimé leur refus d’être prélevé de leur vivant.
  • Le principe de gratuité : le don et le prélèvement d’organes et de tissus sont gratuits, et il est interdit par la loi d’acheter ou de vendre un organe.
  • L’anonymat : il est indispensable que l’anonymat entre donneur et receveur soit respecté, le receveur ne peut donc être désigné et aucun nom ne peut donc être communiqué aux patients comme aux familles.
Il existe deux principaux types de dons d’organes : le don réalisé de son vivant, et celui après sa mort. Les dons vivants sont peu fréquents (8% des dons d’organes) et concernent le don de moelle osseuse, rein, peau, lobe hépatique, lobe pulmonaire. Le donneur doit alors exprimer son consentement devant le président du tribunal de grande instance. Le don d’organes prélevés sur des personnes décédées n’est quant à lui possible que lorsque le patient est déclaré en état de mort cérébrale à l’hôpital suite à un traumatisme crânien, un AVC ou un arrêt cardiaque. Dans ce cas l’équipe médicale doit obligatoirement consulter le Registre National des Refus tenu par l’Agence de la biomédecine pour vérifier que le défunt n’y figure pas. Les proches sont ensuite consultés pour savoir s’il avait exprimé son refus d’être prélevé de son vivant. Une carte de donneur n’a pas de valeur légale mais peut aider les proches à prendre une décision si la question n’a jamais été abordée précédemment en famille. Dès lors que le consentement est avéré, les organes qui peuvent être prélevés (cœur, reins, foie, poumons, pancréas, peau, cornée, os, cartilage et intestin). Il revient au service de régulation et d’appui de l’Agence de la biomédecine d’attribuer les organes prélevés dans la région en moins de 24 heures.

Comment exprimer son consentement ou son refus ?

Selon les statistiques, plus de 70% de la population française est favorable au don d’organes, mais seuls 49% communiquent explicitement à leurs proches leur refus ou consentement. Il est pourtant important de faire connaître sa position à ceux qui seront consultés le cas échéant. Pour ceux qui s’opposent au prélèvement de leurs organes, le plus simple est de s’inscrire sur le Registre National des Refus qui est vérifié avant tout prélèvement. Sinon, c’est la famille qui sera consultée et devra communiquer à l’équipe médicale la position exprimée par le défunt de son vivant. Il est donc indispensable de faire connaître son souhait à ses proches si on veut que son vœu, quel qu’il soit, soit respecté. Une carte de donneur d’organes n’a pas de valeur légale en France mais peut faciliter le dialogue de l’équipe médicale avec les proches.

Des mutuelles engagées dans la sensibilisation au don d’organes

Pour faire progresser le nombre de consentements et de dons, il est essentiel d’informer les personnes sur la loi en vigueur, les droits des patients et les façons de donner ou non son consentement. Certaines mutuelles et complémentaires santé sont engagées de longue date dans la sensibilisation au don d’organe, comme le Groupe Pasteur Mutualité qui informe ses adhérents pour qu’ils fassent connaître leur position à leurs proches, ou la mutuelle MGC qui choisit de sensibiliser le public en étant partenaire de la Course du Cœur organisée par Trans-Forme en faveur du don d’organes. De même GMF Solidarité, le fonds d’entraide du groupe GMF, et la mutuelle Eovi Mcd qui sont engagés au côté de FRANCE ADOT, la Fédération des Associations pour le Don d'Organes et de Tissus humains. En sensibilisant leurs adhérents par le biais d’articles sur la question, tous contribuent à faire progresser le nombre de dons. La mutuelle ADREA va même jusqu’à mettre à disposition de ses adhérents des cartes de donneurs d’organes dans certaines agences, et à organiser des « formations-informations » dispensées par un duo donneur-receveur.

L’appli du donneur d’organes

Il est aujourd’hui possible d’exprimer son consentement par le biais d’une application : l’appli du donneur d’organes qui permet d’informer vos proches de votre accord. En trois clics, vous créez votre carte de donneur d’organes et vous sélectionnez au moins 3 personnes de votre entourage à qui faire part de votre choix. Ces personnes recevront un message les informant de votre décision, ce qui les aidera à faire le bon choix si elles devaient être consultées un jour par les médecins sur un éventuel prélèvement vous concernant. Disponible sur Google Play et iTunes, l’application est gratuite, facile d’utilisation et c’est une excellente façon d’engager le dialogue sur la question.